Les
différentes églises chrétiennes
Bien que présentant des
divergences doctrinales, rituelles et culturelles, elles s'appuient
sur les mêmes textes fondateurs. La grande famille du christianisme
se divise en trois grandes parties.
L' Eglise catholique
Le catholicisme estime
incarner la véritable fidélité au christianisme des premiers
siècles. Cette conviction repose sur l'institution de la papauté,
les papes étant considérés comme les véritables successeurs de
Pierre (Mt, 16, 18).
Historiquement, l' Eglise
catholique est surtout l'héritière de la branche latine du
christianisme devenu, en 380, la religion de l'Empire romain.
Celui-ci se scinde définitivement en 395 entre Empire d'orient et
Empire d'occident, respectivement enracinés dans la culture et la
langue grecque et latine. Ces différences culturelles vont, dès les
premiers temps, nourrir des débats théologiques tendus. C'est en
1054 que les divergences entre chrétiens d'Orient et chrétiens
d'Occident atteignent un paroxysme, sanctionné par « le
schisme d'Orient ».
Le second acte de
naissance de l'Eglise catholique romaine est la conséquence de la
réforme engagée par Luther. Face à la montée du protestantisme,
l'Eglise catholique s'engage dans une « contre-réforme »
dont le concile de Trente (1545-1563) fixe les fondements en
redéfinissant et en révisant des points essentiels du dogme. Deux
autres conciles vont influencer la configuration du catholicisme
contemporain : Vatican I (1870), Vatican II (1962-1965).
L' Eglise orthodoxe
Elle naît de
l'excommunication réciproque prononcée par Rome et Constantinople
en 1054. Le destin des Eglises orthodoxes (mot grec signifiant
« juste doctrine ») a été souvent menacé par
l'expansion de l'islam. Après la prise de Constatinople par les
Ottoans en 1453 et leurs conquêtes en Europe centrale, c'est
l'Eglise de Russie, évangélisée par deux moines gréco-orthodoxes
au Xe siècle, qui devient le pôle de l'orthodoxie. Cette position
prend fin au début du Xxe siècle, avec la Révolution bolchevique
et ses persécutions, ainsi qu'à la suite de la chute de l'Empire
ottoman, qui permet à l'Eglise grecque de retrouver son rayonnement.
Moins focalisé sur le
péché que le catholicisme ou le protestantisme, le christianisme
orthodoxe insiste plutôt sur la part divine inscrite en chacun et
sur la joyeuse espérance de la résurrection du Christ. Pâques est
ainsi la grande fête orthodoxe, à la tradition morale moins
rigoriste que son équivalente catholique.
L' Eglise protestante
Le protestantisme est né
de la deuxième grande fracture de christianisme. Comme d'autres à
la même époque, le moine Martin Luther réclame une « réformation »
de l'Eglise latine alors en pleine crise. Il est excommunié en 1521
pour avoir affirmé la faillibilité du pape et des consiles,
l'Ecriture (la Bible) , inspirée par Dieu, étant la seule garante
de l'autorité dans le christianisme.
Dès la fin du XVIe
siècle, les idées de la Réforme protestante gagnent une bonne
partie de l'Europe occidentale, notamment par la Suisse avec Calvin,
qui a beaucoup influé sur la sphère francophone.
Mais l'intransigeance
catholique provoque de véritables guerres de Religion qui ont en
particulier déchiré la France et une partie de l'Allemagne au
tournant des XVIe et XVIIe siècles.
Les
fêtes chrétiennes
Les fêtes communes
Noël. Cette fête
qui célèbre la naissance de Jésus est la plus importante avec
Pâques. Elle est célébré le 25 décembre par les catholiques et
les protestants, le 6 janvier par les Eglises russe, serbe, copte et
éthiopienne, et le 7 janvier par l'Eglise arménienne. La date du 25
décembre aurait été fixée par la pape Libère en 354 de manière
à intégrer toutes les fêtes païennes qui étaient célébrées
autour du solstice d'hiver.
Epiphanie. Est
célébrée le 6 janvier chez les catholiques comme chez les
protestants. Elle correspond à la présentation et à l'adoration de
Jésus par les rois mages Balthazar, Gaspard et Melchior, dont les
Evangiles disent qu'ils ont été guidés par une étoile jusqu'à la
crèche. Chez les orthodoxes, l'Epiphanie commémore la baptême du
Christ dans le Jourdain.
Chandeleur ou fête
de la Présentation du Seigneur. Célébrée le 2 février, cette
fête clôt le « temps des lumières » et le cycle de
Noël. Il s'agit de la présentation de Jésus au Temple et de la
purification de la Vierge Marie.
Dimanche des Rameaux
(Commémore l'entrée de Jésus à Jérusalem une semaine avant
Pâques) suivi de la Semaine sainte. Le jeudi saint permet aux
chrétiens de revivre le dernier repas de Jésus avec ses disciples.
Le vendredi saint commémore la mort de Jésus ; les chrétiens
refont le chemin de croix en s'arrêtant à chacune des quatorze
stations qui ont marqué la Passion pour méditer sur les souffrances
du Christ.
Pâques. Cette fête
est la plus importante ; elle célèbre la mort et la résurrection
du Christ pour le salut de l'humanité.
Ascension. Elle
commémore la montée du Christ au ciel, quarante jours après sa
résurrection (elle est célébrée un jeudi, le quarantième jour
après Pâques)
Pentecôte.
Cinquante jours après Pâques, elle clôt le temps pascal. Elle
célèbre la descente de l'Esprit-Saint sur les apôtres, leur
donnant pour mission d'aller évangéliser le monde.
Annonciation
(catholiques et orthodoxes). Célébrée le 25 mars, cette fête
commémore l'annonce de l'archange Gabriel à Marie, lui apprenant
qu'elle sera la mère du Sauveur.
Assomption de la Vierge
(catholiques et orthodoxes). Célébrée le 15 août, il s'agit
de la montée au ciel de la mère de Jésus.
Il existe des fêtes
exclusives. Toussaint (catholiques) a lieu le 1er novembre.
Elle fut créée aux premiers siècles de l'ère chrétienne en
mémoire des martyrs qui ne pouvaient être fêtés, car leurs noms
n'étaient pas connus. Il ne faut pas la confondre avec la fête des
morts, célébrée le lendemain.
Les protestants ne
retiennent que les célébrations liées à la personne du Christ
comme Noël, Pâques, l'Ascension, la Pentecôte (et pas celles liées
aux Saints ou à Marie). Les orthodoxes, très attachés au culte
marial, célèbrent particulièrement les fêtes dédiées à la
Vierge.
Les
symboles les plus importants
Le poisson
Dès le début du
christianisme, l'image du poisson, que l'on trouve sur les portes,
les tombes et dans les catacombes, permet aux chrétiens de se
reconnaître. Le dauphin (tenu alors pour un poisson) avait chez les
Grecs, du fait qu'il ramenait parfois à la rive des naufragés, une
réputation de « sauveur ». Cette vertu aurait fondé en
partie l'analogie avec le Christ.
La croix
Symbolise la mort de
Jésus, crucifié, et surtout sa résurrection. Elle est devenue pour
les chrétiens un signe de dévotion et de reconnaissance de leur
Seigneur.
L'agneau
Dans l'Ancien Testament,
il représente le sacrifice demandé par Dieu à Abraham de son fils
Isaac, à la place duquel l'agneau est sacrifié. Dans le Nouveau
Testament, l'agneau évoque le Christ, appelé Agnus Dei, agneau de
Dieu, dans l'Evangile de Jean. Il exprime la pureté, l'innocence, et
la justice. Jésus le Messie est représenté comme l'agneau attendu,
qui conduira le troupeau des brebis de Dieu. Enfin, le Christ s'offre
en sacrifice pour le salut des hommes, prenant ainsi la place de
l'agneau sur l'autel qu'est la croix.
La colombe
Pour les juifs et les
premiers chrétiens, elle désignait la bien-aimée que l'époux
appelle : « Viens ma colombe cachée aux creux des rochers »
(cantique des Cantiques 2, 14)
En premier lieu, la
colombe représente l'Esprit-Saint. Lorsqu'elle tient un branche de
laurier ou une couronne, elle représente l'âme qui a trouvé sa
justification devant le Seigneur. Plusieurs colombes se désaltérant
dans une fontaine représentent la participation des fidèles à la
Divine Communion. Tenant dans son bec un rameau d'olivier, elle est
toujours l'image de la paix.
Le pain
Symbole chrétien majeur,
avec le vin, le pain est au centre de la célébration eucharistique
(« Prenez et mangez, ceci est mon corps... »)
La vigne
Elle figure d'abord le
Seigneur, puis les membres de son Eglise, qui en sont les sarments,
ces branches par lesquelles passe la sève pour arriver jusqu'au
fruit. La vigne rappelle aussi le mystère de la Divine Communion.
(20 clés pour comprendre le
christianisme)