mercredi 12 mars 2014

Le christianisme

Les différentes églises chrétiennes
Bien que présentant des divergences doctrinales, rituelles et culturelles, elles s'appuient sur les mêmes textes fondateurs. La grande famille du christianisme se divise en trois grandes parties.


L' Eglise catholique
Le catholicisme estime incarner la véritable fidélité au christianisme des premiers siècles. Cette conviction repose sur l'institution de la papauté, les papes étant considérés comme les véritables successeurs de Pierre (Mt, 16, 18).
Historiquement, l' Eglise catholique est surtout l'héritière de la branche latine du christianisme devenu, en 380, la religion de l'Empire romain. Celui-ci se scinde définitivement en 395 entre Empire d'orient et Empire d'occident, respectivement enracinés dans la culture et la langue grecque et latine. Ces différences culturelles vont, dès les premiers temps, nourrir des débats théologiques tendus. C'est en 1054 que les divergences entre chrétiens d'Orient et chrétiens d'Occident atteignent un paroxysme, sanctionné par « le schisme d'Orient ».
Le second acte de naissance de l'Eglise catholique romaine est la conséquence de la réforme engagée par Luther. Face à la montée du protestantisme, l'Eglise catholique s'engage dans une « contre-réforme » dont le concile de Trente (1545-1563) fixe les fondements en redéfinissant et en révisant des points essentiels du dogme. Deux autres conciles vont influencer la configuration du catholicisme contemporain : Vatican I (1870), Vatican II (1962-1965).

L' Eglise orthodoxe
Elle naît de l'excommunication réciproque prononcée par Rome et Constantinople en 1054. Le destin des Eglises orthodoxes (mot grec signifiant « juste doctrine ») a été souvent menacé par l'expansion de l'islam. Après la prise de Constatinople par les Ottoans en 1453 et leurs conquêtes en Europe centrale, c'est l'Eglise de Russie, évangélisée par deux moines gréco-orthodoxes au Xe siècle, qui devient le pôle de l'orthodoxie. Cette position prend fin au début du Xxe siècle, avec la Révolution bolchevique et ses persécutions, ainsi qu'à la suite de la chute de l'Empire ottoman, qui permet à l'Eglise grecque de retrouver son rayonnement.
Moins focalisé sur le péché que le catholicisme ou le protestantisme, le christianisme orthodoxe insiste plutôt sur la part divine inscrite en chacun et sur la joyeuse espérance de la résurrection du Christ. Pâques est ainsi la grande fête orthodoxe, à la tradition morale moins rigoriste que son équivalente catholique.

L' Eglise protestante
Le protestantisme est né de la deuxième grande fracture de christianisme. Comme d'autres à la même époque, le moine Martin Luther réclame une « réformation » de l'Eglise latine alors en pleine crise. Il est excommunié en 1521 pour avoir affirmé la faillibilité du pape et des consiles, l'Ecriture (la Bible) , inspirée par Dieu, étant la seule garante de l'autorité dans le christianisme.
Dès la fin du XVIe siècle, les idées de la Réforme protestante gagnent une bonne partie de l'Europe occidentale, notamment par la Suisse avec Calvin, qui a beaucoup influé sur la sphère francophone.
Mais l'intransigeance catholique provoque de véritables guerres de Religion qui ont en particulier déchiré la France et une partie de l'Allemagne au tournant des XVIe et XVIIe siècles.




Les fêtes chrétiennes
Les fêtes communes
Noël. Cette fête qui célèbre la naissance de Jésus est la plus importante avec Pâques. Elle est célébré le 25 décembre par les catholiques et les protestants, le 6 janvier par les Eglises russe, serbe, copte et éthiopienne, et le 7 janvier par l'Eglise arménienne. La date du 25 décembre aurait été fixée par la pape Libère en 354 de manière à intégrer toutes les fêtes païennes qui étaient célébrées autour du solstice d'hiver.
Epiphanie. Est célébrée le 6 janvier chez les catholiques comme chez les protestants. Elle correspond à la présentation et à l'adoration de Jésus par les rois mages Balthazar, Gaspard et Melchior, dont les Evangiles disent qu'ils ont été guidés par une étoile jusqu'à la crèche. Chez les orthodoxes, l'Epiphanie commémore la baptême du Christ dans le Jourdain.
Chandeleur ou fête de la Présentation du Seigneur. Célébrée le 2 février, cette fête clôt le « temps des lumières » et le cycle de Noël. Il s'agit de la présentation de Jésus au Temple et de la purification de la Vierge Marie.
Dimanche des Rameaux (Commémore l'entrée de Jésus à Jérusalem une semaine avant Pâques) suivi de la Semaine sainte. Le jeudi saint permet aux chrétiens de revivre le dernier repas de Jésus avec ses disciples. Le vendredi saint commémore la mort de Jésus ; les chrétiens refont le chemin de croix en s'arrêtant à chacune des quatorze stations qui ont marqué la Passion pour méditer sur les souffrances du Christ.
Pâques. Cette fête est la plus importante ; elle célèbre la mort et la résurrection du Christ pour le salut de l'humanité.
Ascension. Elle commémore la montée du Christ au ciel, quarante jours après sa résurrection (elle est célébrée un jeudi, le quarantième jour après Pâques)
Pentecôte. Cinquante jours après Pâques, elle clôt le temps pascal. Elle célèbre la descente de l'Esprit-Saint sur les apôtres, leur donnant pour mission d'aller évangéliser le monde.
Annonciation (catholiques et orthodoxes). Célébrée le 25 mars, cette fête commémore l'annonce de l'archange Gabriel à Marie, lui apprenant qu'elle sera la mère du Sauveur.
Assomption de la Vierge (catholiques et orthodoxes). Célébrée le 15 août, il s'agit de la montée au ciel de la mère de Jésus.

Il existe des fêtes exclusives. Toussaint (catholiques) a lieu le 1er novembre. Elle fut créée aux premiers siècles de l'ère chrétienne en mémoire des martyrs qui ne pouvaient être fêtés, car leurs noms n'étaient pas connus. Il ne faut pas la confondre avec la fête des morts, célébrée le lendemain.
Les protestants ne retiennent que les célébrations liées à la personne du Christ comme Noël, Pâques, l'Ascension, la Pentecôte (et pas celles liées aux Saints ou à Marie). Les orthodoxes, très attachés au culte marial, célèbrent particulièrement les fêtes dédiées à la Vierge.






Les symboles les plus importants
Le poisson
Dès le début du christianisme, l'image du poisson, que l'on trouve sur les portes, les tombes et dans les catacombes, permet aux chrétiens de se reconnaître. Le dauphin (tenu alors pour un poisson) avait chez les Grecs, du fait qu'il ramenait parfois à la rive des naufragés, une réputation de « sauveur ». Cette vertu aurait fondé en partie l'analogie avec le Christ.
La croix
Symbolise la mort de Jésus, crucifié, et surtout sa résurrection. Elle est devenue pour les chrétiens un signe de dévotion et de reconnaissance de leur Seigneur.
L'agneau
Dans l'Ancien Testament, il représente le sacrifice demandé par Dieu à Abraham de son fils Isaac, à la place duquel l'agneau est sacrifié. Dans le Nouveau Testament, l'agneau évoque le Christ, appelé Agnus Dei, agneau de Dieu, dans l'Evangile de Jean. Il exprime la pureté, l'innocence, et la justice. Jésus le Messie est représenté comme l'agneau attendu, qui conduira le troupeau des brebis de Dieu. Enfin, le Christ s'offre en sacrifice pour le salut des hommes, prenant ainsi la place de l'agneau sur l'autel qu'est la croix.
La colombe
Pour les juifs et les premiers chrétiens, elle désignait la bien-aimée que l'époux appelle : « Viens ma colombe cachée aux creux des rochers » (cantique des Cantiques 2, 14)
En premier lieu, la colombe représente l'Esprit-Saint. Lorsqu'elle tient un branche de laurier ou une couronne, elle représente l'âme qui a trouvé sa justification devant le Seigneur. Plusieurs colombes se désaltérant dans une fontaine représentent la participation des fidèles à la Divine Communion. Tenant dans son bec un rameau d'olivier, elle est toujours l'image de la paix.
Le pain
Symbole chrétien majeur, avec le vin, le pain est au centre de la célébration eucharistique (« Prenez et mangez, ceci est mon corps... »)
La vigne
Elle figure d'abord le Seigneur, puis les membres de son Eglise, qui en sont les sarments, ces branches par lesquelles passe la sève pour arriver jusqu'au fruit. La vigne rappelle aussi le mystère de la Divine Communion.


(20 clés pour comprendre le christianisme)